ou La maladie de l’homme fou*
L’Europe est dévastée par une épidémie de rage.
Pierre Hoggener, homme d’affaires puissant se définissant volontiers comme mélomane et humaniste, est secondé dans toutes ses décisions par son homme de confiance, Valentin Albenaure qui est en réalité le fils d’Hoggener, né d’un premier mariage - fils que son père croit mort.
Valentin se cache sous cette fausse identité afin de pousser son père au crime et au châtiment, accomplissant ainsi les volontés de sa mère, dont il est l’instrument vengeur…
Pièce monstre, irriguée, dans sa forme comme dans son contenu, de références littéraires, musicales, picturales, théologiques ou philosophiques, l’Enlèvement d’Europe est organisée comme une comédie aux allures paradoxales de « cauchemar burlesque ».
La transgression du tabou alimentaire, qui veut que l’homme ne soit pas une viande comestible pour l’homme, en constitue le fil rouge.
La démesure de la fable et des enjeux, le caractère grotesque ou macabre des situations, l’humour acide de l’écriture, l’ambiguïté viscérale des personnages et la mécanique baroque de l’intrigue (coups de théâtre, travestissements, identités usurpées…) sont autant de stimulants qui redoublent le désir de présenter une œuvre inédite.
Xavier Brière
* comme deviennent folles les vaches qui mangent de la vache…
